TOKYO, 17 mai (Reuters) - Les entretiens entre Mitsubishi Motors et le groupe Mitsubishi pourraient aboutir prochainement à l'octroi d'une aide de 450 milliards de yens (3,93 milliards de dollars) au constructeur automobile japonais, sous la forme d'une augmentation de capital et d'une montée des créanciers dans le capital, déclarait-on lundi de sources proches du dossier.
Mitsubishi Motors a besoin de lever des fonds pour mettre au point de nouveaux modèles et moderniser ses activités déficitaires, mais son avenir est incertain depuis que DaimlerChrysler , qui en détient 37%, a refusé le mois dernier de participer à un nouveau refinancement.
Le constructeur japonais tente en conséquence de parvenir à un accord avec ses autres principaux actionnaires, la société de négoce Mitsubishi Corp , le constructeur de matériel mécanique Mitsubishi Heavy Industries et la Banque de Tokyo-Mitsubishi (BTM).
Aux termes du nouveau projet, ces trois sociétés souscriraient chacune à une augmentation de capital à hauteur de 40 milliards de yens en actions préférentielles, les autres membres du groupe Mitsubishi prenant à eux tous plus de 30 milliards de yens.
L'augmentation de capital serait donc souscrite à hauteur de plus de 150 milliards de yens par le groupe, qui détient au total 32% de Mitsubishi Motors.
PHOENIX CAPITAL PRINCIPAL ACTIONNAIRE ?
Par ailleurs, BTM et Mitsubishi Trust & Banking Corp accepteraient d'échanger 200 milliards de yens de dettes en actions préférentielles, indique-t-on de mêmes sources.
Le groupe Mitsubishi négocie également une injection de capital avec plusieurs fonds d'investissement, dont le japonais Phoenix Capital. Celui-ci entretient des relations étroites avec Mitsubishi Tokyo Financial , qui détient BTM et Mitsubishi Trust & Banking.
D'après la presse japonaise, Phoenix Capital pourrait acquérir quelque 200 milliards de yens d'actions ordinaires qui, à la différence des titres préférentiels, sont assorties de droits de vote. Il deviendrait ainsi le principal actionnaire de Mitsubishi Motors.
Dans le cadre de sa restructuration, Mitsubishi Motors fermera l'une de ses usines japonaises et transfèrera la production de son 4x4 dans l'usine d'Okayama, située dans le centre du Japon, indique-t-on de mêmes sources.
D'autre part, le quotidien Yomiuri Shimbun écrit lundi que le constructeur automobile supprimera 9.000 emplois, soit environ 20% de ses effectifs. Cette compression de personnel touchera à la fois le siège social japonais et les usines du groupe en Amérique du Nord. L'usine d'Australie sera fermée dans un deuxième temps, ce qui impliquera la perte de 3.200 emplois, indique le journal.
Le ministre fédéral australien de l'Industrie Ian Macfarlane et le responsable du Trésor d'Australie méridionale Kevin Foley doivent rencontrer lundi des dirigeants de Mitsubishi à propos de leur plan de restructuration, a indiqué un porte-parole de Mitsubishi Motors.
Afin de réduire ses coûts, le constructeur resserrera sa production à ses petites voitures et 4x4, indiquait-on de mêmes sources. Au total, toutes ces mesures devraient lui permettre de redevenir bénéficiaire au cours de l'exercice s'achevant en mars 2006.
Accablé par une dette de plus de dix milliards de dollars, Mitsubishi Motors prévoit pour l'exercice achevé en mars une perte nette de 72 milliards de yens. Il compte obtenir cette semaine l'approbation de son nouveau plan d'entreprise par DaimlerChrysler et en annoncer les grandes lignes vendredi, en même temps que ses résultats.
Le titre a terminé la séance de lundi sur une chute de 4,03% à 238 yens en Bourse de Tokyo, dont l'indice Nikkei a perdu 3,18%. /SEW